Dans un club amateur, tout le monde veut « être prêt » pour la reprise, mais peu savent vraiment comment structurer un vrai plan d’entraînement. Résultat : des séances au feeling, des tours de terrain sans objectif, des sprints balancés trop tôt, et des joueurs cramés dès octobre. Un bon préparateur physique foot, même au niveau district, ne cherche pas à copier les pros : il construit un cadre simple, efficace, adapté au rythme boulot-famille-match du dimanche, avec un seul but : garder les joueurs disponibles et performants toute la saison.
Le football moderne demande un cocktail costaud : endurance, explosivité, force, agilité, coordination, mental. Au haut niveau, les joueurs parcourent 10 à 12 km par match avec des pics d’intensité proches du seuil anaérobie. Même à ton niveau, les exigences se rapprochent : terrains lourds l’hiver, enchaînement boulot + match, blessures musculaires à répétition, fatigue mentale. Structurer un plan, c’est accepter que la préparation physique ne soit pas « un supplément », mais la base qui permet de tenir, de répéter les efforts, de résister aux contacts et de limiter les pépins.
Ce texte te montre comment penser comme un préparateur physique, sans tableau Excel compliqué ni jargon. On va parler organisation de la saison, contenus d’entraînement intelligents, prévention des blessures, gestion de la fatigue et travail de vitesse sans casser tes joueurs. Tu verras l’exemple d’un groupe fictif, l’US Rivière, une équipe d’amateurs qui passe du “on court et on verra” à un vrai plan structuré sur plusieurs semaines. L’objectif est clair : que tu sortes d’ici avec des idées testables dès la prochaine séance, pas des théories de salon.
En bref :
- Un plan d’entraînement amateur efficace repose sur quelques priorités : santé, disponibilité, progrès continu et simplicité.
- La préparation physique foot doit coller à la réalité amateur : 2 à 3 séances par semaine, travail global, pas de charges délirantes.
- Chaque séance doit mixer activation, renforcement, travail énergétique et prévention, sans tomber dans le surentraînement.
- La musculation et le gainage sont des alliés pour protéger les genoux, les ischios, les chevilles et améliorer les appuis.
- La vitesse, les sprints et les changements de direction se préparent progressivement, avec un gros focus sur la décélération.
- La récupération, le retour au calme et l’hygiène de vie font partie du plan : sans ça, le meilleur programme explose en vol.
Préparateur physique foot amateur : poser les bases d’un vrai plan de saison
Dans beaucoup de clubs, la préparation physique démarre par : “On fait 30 minutes de footing, puis un peu de fractionné, et on finit par un toro.” Ça occupe, mais ce n’est pas un plan structuré. Un préparateur physique foot, même amateur, commence par une question simple : qu’est-ce que mes joueurs doivent être capables de faire, et quand ? Tenir 90 minutes, répéter les sprints, encaisser les contacts, rester frais mentalement, être dispo toute l’année.
Pour rendre ça concret, prenons l’exemple de l’US Rivière, équipe sénior de niveau régional. Les joueurs s’entraînent deux fois par semaine, plus le match le week-end. Avant, la prépa, c’était 3 semaines de footing dans les champs. Résultat : blessés dès les premiers matches officiels, lassitude, et un pic de forme… en novembre, quand les terrains deviennent gras. Le staff décide de structurer un plan sur la saison en travaillant par blocs plutôt que séance par séance au hasard.
Objectifs réalistes pour un plan d’entraînement amateur
Au niveau amateur, inutile de parler de “pic de forme” comme en Ligue 1. L’idée, c’est plutôt de rester à un bon niveau toute l’année, en évitant les gros trous de fatigue et les épidémies de blessures musculaires. Pour ça, chaque coach doit clarifier ses priorités :
- Disponibilité : le plus de joueurs aptes possibles chaque week-end.
- Stabilité physique : éviter les montagnes russes “sur-motivés en août / cramés en janvier”.
- Progrès visibles : mieux courir, mieux enchaîner les efforts, mieux finir les matches que l’an dernier.
- Sim-pli-ci-té : un plan que ton groupe peut suivre avec le boulot, les enfants, la fatigue.
Ensuite, le préparateur amateur découpe sa saison en grandes phases, même de façon simple.
| Période | Durée moyenne | Objectif principal | Focus physique |
|---|---|---|---|
| Pré-préparation (off-season) | 3-4 semaines | Entretenir le minimum | Footing léger, gainage, mobilité |
| Pré-saison | 4-6 semaines | Bâtir le socle | Endurance, force, prévention blessures |
| Début de saison | 2-3 mois | Stabiliser | Intermittent, vitesse, maintien force |
| Cœur de saison | 3-4 mois | Gérer la fatigue | Récup, rappel de vitesse et force |
| Fin de saison | 1-2 mois | Rester frais | Charges réduites, qualité maximale |
Cette vision en blocs évite le classique “on fait pareil tout le temps”. Elle permet aussi de savoir quand insister sur la force, quand monter l’intensité, quand lever le pied.
Construire une semaine type d’entraînement foot amateur
Avec deux séances par semaine, il faut faire des choix. Pas question de tout mettre partout. Un schéma simple pour l’US Rivière :
- Mardi : séance à dominante athlétique (force, gainage, vitesse, intermittent court) + un peu de jeu.
- Jeudi : séance plus tactique et spécifique foot (schémas, jeu réduit, finitions) avec un rappel physique léger.
Sur un joueur qui bosse toute la journée, trois principes s’imposent :
- Durée raisonnable : 1h30 max vestiaire à vestiaire.
- Intensité contrôlée : pas deux séances hyper chargées à la suite.
- Transitions claires : échauffement utile, cœur de séance lisible, retour au calme.
| Jour | Contenus majeurs | Volume conseillé | Attention principale |
|---|---|---|---|
| Mardi | Activation + renfo bas du corps + intermittent | 70-90 min | Technique avant charge, qualité des appuis |
| Jeudi | Jeu réduit, travail tactique, vitesse courte | 75-90 min | Intensité de jeu, communication, fraîcheur |
| Samedi/Dimanche | Match | 90 min | Gestion des remplacements, temps de jeu |
Un plan bien pensé ne cherche pas la séance “héroïque”, mais la régularité dans le temps. C’est là que se fait la vraie différence entre une équipe qui craque en hiver et une équipe qui tient.

Préparation physique foot : musculation, gainage et prévention des blessures
Beaucoup de joueurs amateurs ont encore cette idée : “La muscu, ça rend lent”. Pendant des années, même dans les centres pros, on a sous-estimé la préparation en force. Sauf que les chiffres sont clairs : les blessures musculaires, surtout aux ischios, explosent dès que le volume et l’intensité des sprints augmentent. Un préparateur physique foot moderne ne fait plus de la musculation pour “gonfler”, mais pour protéger, stabiliser et rendre explosif sans casser.
Pour l’US Rivière, le constat était simple : entorses de cheville à répétition, douleurs de genou, ischios qui lâchent sur les accélérations. Le staff a décidé d’intégrer du renforcement minimaliste mais régulier : 15 à 20 minutes par séance, centrées sur gainage, fessiers, ischios, pieds-chevilles. Pas de machines, surtout du poids de corps, des élastiques et quelques charges libres.
Le gainage : base de la préparation physique football
Le gainage, ou “core training”, ce n’est pas juste faire la planche pour souffrir en silence. C’est l’art de rendre ton tronc solide, stable, capable de transférer la force entre le bas et le haut du corps. Un joueur qui se fait bouger au moindre contact, qui perd l’équilibre sur un changement de direction, manque souvent de gainage fonctionnel.
- Objectif : stabiliser bassin, colonne, hanches pour mieux courir, sauter, frapper.
- Fréquence : 3 fois par semaine idéalement (2 séances club + 1 courte à la maison).
- Logique : qualité d’exécution, respiration maîtrisée, pas de crispation inutile.
| Exercice | Zone ciblée | Durée / répétitions | Conseil clé |
|---|---|---|---|
| Planche ventrale | Abdos profonds, gainage global | 3 x 45-60 s | Alignement épaules–bassin–chevilles |
| Planche latérale | Obliques, stabilisation latérale | 3 x 30-45 s par côté | Bassin haut, pas de rotation |
| Gainage dorsal (pont) | Lombaires, fessiers | 3 x 45 s | Pousser dans les talons |
| Dead bug / variations | Coordination tronc-membres | 2 x 8-10/membre | Lombaires plaquées au sol |
Sur l’US Rivière, ce simple bloc de gainage, systématique en début de séance, a déjà réduit les douleurs de dos et amélioré la stabilité sur les sauts et les duels. Rien de spectaculaire, mais un vrai changement sur la durée.
Renforcement spécifique bas du corps : fessiers, ischios, chevilles
La plupart des duels se gagnent sur les côtés, avec des appuis forts et des hanches stables. Pourtant, en amateur, le travail des fessiers et abducteurs est quasi inexistant. Même chose pour les muscles du pied et de la cheville, alors que ce sont eux qui encaissent chaque appui, chaque changement de direction.
- Mouvements poly-articulaires : squats, fentes, arabesques, montées de banc.
- Travail unipodal : indispensable pour corriger les déséquilibres droite/gauche.
- Renfo pieds-chevilles : mollets, tibial antérieur, péroniers, travail d’équilibre dynamique.
| Exercice | Objectif | Répétitions / séries | Période idéale |
|---|---|---|---|
| Fentes multidirectionnelles | Quadriceps, fessiers, stabilité | 3-4 x 10/ jambe | Pré-saison, puis rappel |
| Arabesque unipodale | Ischios, fessiers, proprioception | 3 x 8-10/ jambe | Toute l’année |
| Mollets sur step | Cheville, impulsion | 3 x 20-30 | Pré-saison + entretien |
| Péroniers avec élastique | Prévention entorses | 2-3 x 15-20/ jambe | Retour de blessure + régulier |
En plaçant 3 à 4 exercices en circuit, avec peu de récupération (1 à 1’30), on combine renforcement et travail aérobie. C’est parfait pour un groupe amateur qui n’a pas 4 séances par semaine.
Prévention des blessures : un réflexe, pas un “bonus”
Les études sont claires : plus un groupe est épargné par les blessures, plus il performe sur la saison. En amateur, perdre deux titulaires sur ischios pendant un mois peut plomber un championnat. La prévention, ce n’est pas des séances à part, c’est un fil rouge dans ton plan :
- Échauffements structurés (mobilité, activation, montées progressivement en intensité).
- Renforcement ciblé des zones à risques (ischios, adducteurs, chevilles).
- Gestion des charges : pas de sprints à fond trois jours de suite, pas de séances “punitions”.
| Risque courant | Cause fréquente | Action préventive simple | Moment |
|---|---|---|---|
| Claquage ischios | Sprint à froid, fatigue, manque de force excentrique | Nordic hamstrings, arabesques, progressivité des sprints | Après échauffement |
| Entorse cheville | Appuis instables, terrain gras | Équilibre unipodal, péroniers, travail en multi-directions | Début de séance |
| Douleurs genou | Déséquilibre quadri/ischios, manque de fessiers | Fessiers, fentes contrôlées, technique de réception | Pré-saison + entretien |
Un préparateur physique foot qui pense prévention gagne des points avant même le coup d’envoi. Le but n’est pas de tout éviter, mais de limiter la gravité et la fréquence. C’est déjà énorme pour un club amateur.
Structurer les séances : échauffement, renforcement et travail d’endurance spécifique
Une grande erreur en amateur, c’est de traiter chaque partie de séance comme un bloc sans lien : 10 minutes de footing, un peu d’étirements vite faits, puis un jeu de possession. Un vrai préparateur physique foot construit la séance comme un tout, où chaque étape prépare la suivante. L’US Rivière est passée d’un échauffement “à la bavette” à un protocole clair : mobilité, activation, renfo léger, montée en intensité, puis travail principal.
Un échauffement utile pour le foot, pas un simple footing
L’échauffement doit allumer progressivement tous les systèmes : articulaire, musculaire, nerveux, mental. Faire 15 minutes de footing lent ne prépare pas vraiment à un match fait de sprints, de sauts, de changements de direction. Mieux vaut un bloc de 15 à 20 minutes structuré :
- Mobilité dynamique (chevilles, hanches, colonne).
- Activation spécifique (mini-élastiques, fessiers, gainage rapide).
- Montée en intensité avec ballon (rondes, appuis, petits jeux).
| Étape | Durée | Contenu type | But |
|---|---|---|---|
| Mobilité | 5 min | Cercles de hanches, rotations de tronc, flexions chevilles | Dégeler les articulations |
| Activation | 5-7 min | Marche élastique, petits sauts, gainage court | Réveiller muscles et tronc |
| Montée en intensité | 5-8 min | Jeu à touches limitées, courses progressives | Préparer à la vitesse match |
Cet échauffement peut être quasi identique le mardi et le jeudi. La répétition donne des repères, rassure les joueurs et fait gagner du temps au coach.
Circuit training et développement de l’endurance spécifique foot
Le foot, ce n’est pas courir 10 km à la même allure. C’est une alternance d’efforts intenses et de récupérations incomplètes. On parle de travail intermittent. Pour coller à ça, le préparateur physique foot privilégie des circuits training et de l’intermittent, plutôt que de longs footings qui bousillent les genoux sans rapprocher du match.
- Circuits : 5 à 8 ateliers mêlant renfo, appuis, petits sprints, avec peu de récup’.
- Intermittent : blocs du style 30’’/30’’, 15’’/15’’, 3’/2’, en variant la distance.
- Jeux réduits : 4v4, 5v5, sur terrains courts, très intenses.
| Type de travail | Format | Objectif | Période d’usage |
|---|---|---|---|
| Circuit training | 4-5 séries de 4-6’ / récup 1-2’ | Endurance + renfo | Pré-saison, rappels en saison |
| Intermittent court (15/15) | 2-3 blocs de 2-4’ | HAI, capacité à répéter les sprints | Pré-saison, début de saison |
| Intermittent long (3’/2’) | 3-5 répétitions | Base aérobie | Très début de pré-saison |
| Jeux réduits | 3-5 séquences de 4-6’ | Endurance + tactique | Toute la saison |
Pour l’US Rivière, remplacer un footing de 30 minutes par un circuit de 5 ateliers (squats, gainage, appuis, petits slaloms, passes sous fatigue) a changé la donne : plus de lien avec le jeu, moins d’ennui, plus de progrès visibles.
Retour au calme et récupération : la partie que tout le monde zappe
Après l’intensité, le corps a besoin de redescendre. Le retour au calme, c’est 8 à 10 minutes qui évitent aux joueurs de rentrer chez eux “cassés” et favorisent la récupération. Là encore, rien de compliqué :
- Trottiner 3-4 minutes à très faible intensité.
- Mobiliser doucement les zones sollicitées (hanches, ischios, adducteurs).
- Insister sur la respiration, faire retomber la tension nerveuse.
| Étape | Durée | Contenu | Effet recherché |
|---|---|---|---|
| Course lente | 3-4 min | Jog, marche rapide | Faire baisser la FC |
| Mobilité douce | 3-4 min | Cercles articulation, étirements légers | Déverrouiller sans forcer |
| Respiration | 1-2 min | Inspi/expir prolongées | Retour au calme mental |
Un préparateur physique qui insiste là-dessus envoie un message clair : la récup fait partie du travail. Et sur un joueur qui enchaîne taf, famille et match, ça change beaucoup.
Travail de vitesse, sprints et changements de direction sans casser tes joueurs
La vitesse fait fantasmer tout le monde. On cite Mbappé, on parle de “grosse pointe”, on rêve de joueurs qui prennent la profondeur. Mais la plupart des blessures graves en amateur arrivent… sur des sprints ou des décélérations mal préparées. Un préparateur physique foot sérieux commence donc par une règle simple : “Si tu ne sais pas freiner, tu ne pars pas à fond.”
Préparer le corps aux sprints : force, technique et décélération
Avant de balancer des 10 x 30 m à pleine vitesse, il faut s’assurer que les joueurs ont :
- Un minimum de force dans la chaîne postérieure (fessiers, ischios).
- Des chevilles solides capables d’encaisser la réception.
- Une technique de course et de freinage correcte.
| Étape préparatoire | Contenus | Durée / période | But |
|---|---|---|---|
| Renfo post chaîne | Arabesques, hip thrust, nordic | 3-4 semaines | Protéger ischios |
| Techniques de course | Montées de genoux, foulées bondissantes | Intégrées à l’échauffement | Optimiser mécanique |
| Décélération | Sprints modérés + freinage contrôlé | 2-3 semaines | Apprendre à s’arrêter |
Sur l’US Rivière, le staff a commencé par des 10 à 15 m “vite mais pas à fond”, avec une zone de freinage de 10 m, en insistant sur la posture, le centre de gravité bas, les appuis nombreux. Ce n’est qu’après plusieurs semaines qu’ils ont augmenté les vitesses et raccourci progressivement la zone d’arrêt.
Vitesse linéaire et RSA : répéter les sprints comme en match
La vraie qualité en foot, ce n’est pas juste d’être rapide sur 30 m une fois. C’est de pouvoir répéter les sprints tout le match : c’est la RSA (Repeated Sprint Ability). Elle se travaille avec des formats courts et explosifs, avec beaucoup de récupération au début pour garder la qualité.
- Distances entre 10 et 30 m.
- Efforts entre 2 et 6 secondes.
- Récupérations longues au départ (20 à 30 s) pour garder la vitesse.
| Exercice | Format | Objectif | Fréquence |
|---|---|---|---|
| Sprints 20 m départ arrêté | 2 x 6 répétitions, récup 25-30 s | Accélération pure | 1 fois/semaine en pré-saison |
| Sprints navette 10-20-10 | 2 x 5 répétitions, récup 30-40 s | RSA + freinage | Pré-saison puis rappels |
| Sprints avec ballon | 4 x 4 sprints de 15-20 m | Transfert au jeu | Pendant la saison |
L’idée, c’est de monter en gamme : d’abord la vitesse propre, puis la répétition, puis la vitesse intégrée au jeu (appels, contre-pressing, transitions). Toujours avec un œil sur la qualité des appuis et la fatigue.
Agilité et changements de direction : travailler la vivacité “match”
L’agilité, ce n’est pas juste faire des slaloms de plots à toute vitesse. C’est la capacité à changer de direction vite, à rester équilibré, à réagir à un stimulus (un adversaire, une passe, un rebond). Là, le préparateur physique foot joue avec les angles, les temps de réaction et les surfaces de contact.
- COD simples : 5-10-5 m, aller-retours.
- COD avec réaction : partir à droite/gauche selon un signal.
- Agilité avec ballon : feintes, crochets, départs soudains.
| Type d’agilité | Exemple | Volume | Intensité recommandée |
|---|---|---|---|
| Changement de direction programmé | 5-10-5 shuttle | 3 x 4-6 répétitions | 80-90% |
| Réactionnelle | Coach annonce la couleur ou montre une main | 3 x 5-8 départs | 90-100% |
| Avec ballon | Crochets, 1v1 dans carré réduit | 2-3 blocs de 3-4’ | Match-like |
La clé, c’est de monter progressivement l’intensité et la complexité, sans oublier la technique : posture basse, appuis larges, regard relevé. Sans ça, l’agilité reste un exercice de plot, pas une arme en match.
Mental, récupération et adaptation : le vrai rôle du préparateur physique foot amateur
On parle beaucoup de physique, mais sur le terrain amateur, le préparateur physique est aussi un gestionnaire d’humains. Entre ceux qui sortent du boulot vidé, ceux qui n’ont pas dormi, ceux qui reviennent de blessure, impossible de plaquer un plan théorique sans l’adapter. Un bon plan, c’est un cadre clair… mais souple.
Adapter les charges à la réalité de ton vestiaire
Le mardi pluvieux de novembre, avec 13 joueurs présents au lieu de 20, le staff de l’US Rivière a compris une chose : la planification, c’est bien, mais la lecture du groupe, c’est encore plus important. En amateur, certains points sont non négociables :
- Observer : visages fermés, manque de concentration, lourdeur dans les appuis = signal d’alerte.
- Questionner vite : “Comment ça va physiquement ? Sur 10, tu te mets où ?”.
- Ajuster : raccourcir un bloc, alléger la partie athlétique, mettre plus de jeu quand la tête est lourde.
| Situation | Signes | Ajustement type | But |
|---|---|---|---|
| Accumulation de fatigue | Blessures mineures, coups de mou | Alléger les sprints, plus de jeu avec ballon | Limiter la casse |
| Effectif réduit | Peu de remplaçants à l’entraînement | Réduire les volumes, formats courts | Éviter le surmenage |
| Retour de blessure | Joueur hésitant | Travail individuel adapté, pas de match interne | Sécuriser le retour |
Le préparateur physique foot n’est pas un bourreau. Son job est de doser pour que la progression soit possible sans casser les joueurs en route.
Récupération, hygiène de vie et messages simples
Tu peux construire le meilleur plan du monde, si tes joueurs dorment 4 heures, mangent n’importe comment et enchaînent les soirées, le rendement sera nul. La bonne nouvelle, c’est qu’en amateur, quelques messages simples suffisent souvent à faire la différence :
- Sommeil : viser 7 heures au minimum, surtout la veille de match.
- Hydratation : bouteille d’eau personnelle, boire avant d’avoir soif.
- Récup active : petite marche ou pédalage léger le lendemain des matches durs.
| Aspect | Action simple | Moment | Impact |
|---|---|---|---|
| Sommeil | Limiter les écrans 30 min avant dormir | Toute la saison | Récupération nerveuse |
| Hydratation | Arriver à l’entraînement déjà hydraté | Avant séance / match | Moins de crampes, meilleure concentration |
| Auto-entretien | 10 min de gainage ou mobilité chez soi | 1-2 fois/semaine | Prévention pépins |
Le rôle du préparateur, c’est de rappeler souvent ces bases, sans moraliser, en expliquant toujours le “pourquoi” derrière chaque conseil.
Combien de séances de préparation physique par semaine pour une équipe amateur ?
Pour un groupe sénior amateur avec deux séances collectives, l’idéal est d’intégrer la préparation physique dans chaque séance plutôt que d’ajouter un troisième créneau. Vise 20 à 30 minutes de travail structuré (gainage, renforcement, sprints, intermittent) au début ou au cœur de la séance, en gardant toujours une partie football. Sur les joueurs les plus motivés, tu peux suggérer une courte séance individuelle (gainage + mobilité) à la maison une fois par semaine.
Faut-il faire encore de longs footings en préparation d’avant-saison ?
Les longs footings à allure lente n’ont plus beaucoup de sens pour le football moderne, surtout en amateur. Ils peuvent dépanner en reprise douce ou pour quelques joueurs en surpoids, mais la priorité doit aller à l’endurance spécifique : circuits training, intermittent, jeux réduits. Ces formats collent mieux aux efforts du match : intensité variable, changements de rythme, appuis variés.
Comment intégrer la musculation sans salle équipée ?
Même sans salle, tu peux faire une préparation physique foot efficace avec du poids de corps, des steps, des bancs, quelques haltères et des élastiques. Utilise des exercices comme les fentes, squats, arabesques, mollets, gainage, sauts légers. Travaille en circuit pour gagner du temps et créer une charge cardio. L’important n’est pas le matériel, mais la qualité des postures, la progressivité et la régularité.
À quel moment travailler la vitesse et les sprints dans la séance ?
La vitesse se place toujours quand les joueurs sont frais, juste après l’échauffement complet. Tu peux insérer un bloc de 10 à 15 minutes de sprints courts, démarrages, changements de direction avant de passer à des jeux plus longs. Évite de faire de la vitesse lourde en fin de séance quand la fatigue technique et musculaire est forte : le risque de blessure augmente.
Comment limiter les blessures musculaires aux ischios chez les amateurs ?
Trois leviers simples : 1) ne jamais sprinter à froid, toujours un échauffement structuré avec progressions d’intensité ; 2) programmer régulièrement des exercices de renforcement des ischios (arabesques, nordic hamstrings, ponts de hanches) au moins une fois par semaine ; 3) surveiller la charge de sprints et de changements de direction, surtout lors des périodes de reprise ou après un arrêt. La clé, c’est la progressivité et la continuité, pas les séances choc.


